L’Ecologie intégrale fait son entrée aux Apprentis d’Auteuil Mayotte

il y a deux ans, sur la feuille de route des Apprentis d’Auteuil Mayotte, apparaissait la thématique de l’écologique intégrale.

Mais qu’est ce que l’écologie intégrale ?

Comparé à ce que l’on pourrait penser, cette thématique n’est pas uniquement liée au développement durable. Apparu dans les années 1980, le terme d’« écologie intégrale » fait le lien entre la bioéthique (la préservation de la nature et de la vie) et l’écologie environnementale. Et dans le discours de l’Église catholique, l’écologie intégrale comprend les relations des humains entre eux, avec leur environnement. L’objectif est de penser une écologie à la fois environnementale, morale, économique, sociale et politique.

Un certain nombre de points évoqués dans cette feuille de route à Mayotte venait donc se référer à l’écologie intégrale. Le management participatif, l’approche à l’autre, l’échange de pratique entre professionnels, le développement durable etc.

Dans le cadre des missions de Virginie Raymond, chef de service de Daradja, une mission transverse lui a permis de lancer les premières réunions inter-managers, inter-établissements. Dans un premier temps,  une liste en amont des thèmes sur lesquels ils souhaitaient travailler a été créé. ‘C’était bien beau de dire que cela était un temps pour apprendre à se connaitre, ce qui est bien sur important, mais dans le cadre de la transversalité, trouver sur quoi l’on pouvait travailler ensemble. L’Écologie intégrale en faisait partie intégrante” souligne Virginie Raymond.

“Avec le COVID, il n’était pas possible de mener de gros évènements. La proposition fut donc de travailler chacun de notre côté sur cette thématique” rajoute t-elle. “La première chose a été de nous dire qu’il fallait que nous allions bien sur le travailler avec les familles, mais avant toute chose, c’est au niveau des professionnels qu’il faut commencer à sensibiliser et former avant de dire quoi que ce soit auprès des jeunes.”

Le but était donc de sensibilise les managers en tout premier lieu. Une formation a été organisée  le 10 décembre pour les chefs de service. Former les équipes qui formeront les jeunes sera la seconde étape.

Au sein des dispositifs, les initiatives semblent éclore. Au collège-lycée Espérance, la direction a décidé de mettre en avant le développement durable et la sensibilisation à l’environnement. Les élèves, grâce à un professeur attitré, peuvent profiter de son expérience pour apprendre à construire des meubles en palettes, créer un potager, utiliser de nouveaux outils, s’inventer et réinventer le lieu où ils passent le plus clair de leur temps dans la semaine. La relation et la pédagogie différenciée entre le professeur et l’élève, et même les parents, porte ses fruits et instaure un climat de confiance. Certains professeurs se déplacent même chez les familles pour casser le statut et se poser d’égal à égal face aux papas et mamans de ces jeunes.

Au sein d’M’Sayidié, un référent développement durable est présent ainsi qu’à Oumeya. Des conseils de vie ont lieu dans les quatre maisons pour développer un climat bienveillant et d’écoute où chacun a une voix, où chacun peut trouver sa voie.

A Daradja et dans nos sièges, “écologie intégrale” passe également par l’attention portée à l’économie de papier ou d’électricité et le tri des déchets.

Comment on peut donc le voir, ce terme est vaste et peut être ambivalent tant il a de significations.

Les Apprentis d’Auteuil Mayotte sont les premiers à développer ce terme sur l’île. La volonté de créer de meilleures relations entre directeurs, entre collaborateurs et avec les jeunes et les familles pourrait semer une graine petit à petit sur un territoire qui a toujours plus besoin de travail collaboratif.