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Un mois après Chido
Le 14 décembre, Mayotte a été durement frappée par le cyclone Chido qui a provoqué de très importants dégâts sur tout l’archipel. Alors que la rentrée des enseignants initialement prévue le 13 janvier a été décalée au 20 janvier après le passage de la tempête tropicale Dikeledi, le week-end du 11 Janvier , qu’en est-il de l’action d’Apprentis d’Auteuil sur place un mois après le passage du cyclone ? Le point au 20 janvier.

Le 14 décembre dernier, Mayotte a connu le passage du cyclone tropical le plus dévastateur de son histoire récente. Toitures envolées, arbres arrachés, électricité et téléphone coupés, routes impraticables, difficulté d’accès à l’eau potable, en quelques heures, les habitants de l’île se sont retrouvés plongés dans une situation d’urgence vitale. Le bilan encore provisoire de la catastrophe fait état d’au moins 39 morts et de plus de 5 600 blessés selon les derniers chiffres officiels.
Priorité aux jeunes et aux collaborateurs
Comme tous les habitants de l’île, Apprentis d’Auteuil, qui accompagne 4500 jeunes à l’année sur l’île via 13 dispositifs et 220 collaborateurs, a été durement touché. « Au lendemain de la catastrophe, la priorité de la fondation a d’abord été de reprendre contact avec ses salariés, explique Gwenola Coulange, directrice d’Apprentis d’Auteuil Mayotte. Au 31 décembre, tous ont pu être recensés et sont sains et saufs, mais ils sont nombreux à avoir été traumatisés par la violence du cyclone. » Certains se sont retrouvés sans logement. Face à l’urgence, la fondation a mis en place une cellule d’écoute psychologique 7j/7 24h/24, dès le 16 décembre. Des chambres de l’internat de Mamoudzou, relativement épargnées par le cyclone, ont pu être mises à disposition de salariés sans logement.
Le président d’Apprentis d’Auteuil à Mayotte
Fin décembre, Jean-Marc Sauvé, le président du conseil d’administration d’Apprentis d’Auteuil, a pu se rendre sur l’île. Au cours de sa visite, il a rencontré des salariés d’Apprentis d’Auteuil pour leur témoigner de son soutien et souligner la volonté de la fondation de maintenir un engagement de long terme auprès des jeunes et des familles sur l’île. Il a également visité les principaux établissements d’Apprentis d’Auteil à Mamoudzou (lycée d’enseignement adapté, internat et centre de formation) pour constater les dégâts.
Des quartiers encore difficiles d’accès
Dès le 24 décembre, les équipes d’Apprentis d’Auteuil Mayotte se sont mobilisées pour aller à la rencontre des jeunes qui habitaient, pour la plupart, dans les bangas (bidonvilles) détruits par le cyclone. En cette mi-janvier, elles ont réussi à reprendre contact avec environ 80% des jeunes. Nous sommes encore sans nouvelles de plusieurs d’entre eux, le réseau téléphonique étant encore défaillant et certains quartiers restants difficiles d’accès. D’autant que le passage de la tempête tropicale Dikeledi, a encore dégradé l’accès à certains quartiers en raison des fortes pluie et des inondations, particulièrement marquées dans le sud de l’île.
Pour ce qui est des bâtiments, 11 sur 24 sont utilisables, 5 nécessitent des réparations, les autres sont détruits ou inutilisables. Les travaux ne pourront commencer qu’après l’intervention des experts en assurance.
Quelle a été l’action de la fondation après le cyclone ?
Dans un premier temps, l’action de la fondation a d’abord été de faciliter l’accès de la population à l’aide humanitaire en apportant un appui logistique aux services d’urgence et aux ONG présentes sur place. Des agents de la Croix-Rouge ont ainsi pu être hébergés au sein du Lycée d’enseignement adapté d’Apprentis d’Auteuil à Mamoudzou et un local de stockage sécurisé a été mis à disposition de l’association Solidarités international.
Maraudes
Très rapidement après le passage du cyclone Chido, les équipes d’Apprentis d’Auteuil ont organisé des maraudes pour aller à la rencontre et recenser les besoins des populations et des jeunes les plus vulnérables dans les quartiers du Grand Mamoudzou et de Petite-Terre, puis dans le Nord de Mayotte dans les communes de Dzoumogné et Bandraboua.
Ces maraudes réalisées avec différents partenaires (Croix-Rouge, Communauté de communes de Petite Terre, Solidarités international, Médecins du Monde, Médecins Sans Frontières, Santé Sud, Télécom sans frontières) ont permis de rassurer les enfants et de faciliter l’accès des urgentistes aux quartiers les plus reculés où les éducateurs de la fondation ont l’habitude d’intervenir au quotidien. Ils ont par exemple pu aider les urgentistes à communiquer avec la population en shimaore (l’une des deux principales langues parlées sur l’île en plus du français qui est la langue officielle, NDLR) à distribuer des pastilles de purification de l’eau et des produits de premières nécessités.
Aides d’urgence
Un mois après le cyclone Chido, Apprentis d’Auteuil Mayotte concentre son activité sur les besoins des enfants et des jeunes, dans un département où 55% de la population a moins de 20 ans. Grâce aux maraudes réalisées pendant la phase d’urgence, les éducateurs de rue ont pu identifier les besoins des jeunes rencontrés. Des aides d’urgence à destination de tous les jeunes accompagnés par Apprentis d’Auteuil Mayotte sont en cours d’organisation : distribution de bons alimentaires, de kits scolaires pour faciliter le retour des élèves en classe et de claquettes pour éviter que les jeunes ne se blessent en marchant pied nu. En parallèle, Apprentis d’Auteuil souhaite renforcer la démarche d’« aller vers » les jeunes les plus vulnérables et veille à la mise à l’abri des enfants et des jeunes, afin de faciliter leur retour à l’école.
Priorité à la scolarité
La rentrée administrative des enseignants initialement prévue le 13 janvier a été reportée au 20 janvier en raison du passage de la tempête tropicale Dikeledi pour préparer la rentrée des élèves qui aura lieu après. « En fonction de l’état des bâtiments, nous prévoyons une réouverture progressive des établissements, précise Gwenola Coulange. Pour l’instant la priorité est donnée à nos activités de prévention, de protection de l’enfance, de scolarisation et d’accompagnement des enfants non-scolarisés. » Dans cette phase de relance de son activité sur place, la fondation envisage la réouverture du lycée et deux dispositifs :
- Au Lycée d’enseignement adapté (LEA), qui accueille habituellement 240 élèves de la 6e au CAP, priorité sera donnée aux élèves qui passent cette année des examens (CAP ou bac).
- Dans le domaine de la prévention spécialisée dans les secteurs du Grand Mamoudzou, Petite-Terre et du Nord : les équipes ont effectué plus de trente maraudes. L’objectif est d’étendre cette activité à d’autres zones de l’île avec la reprise d’activités des équipes du service Impact et de Niya Moja.
- Au centre d’accueil de jour pour enfants non-scolarisés M’Sayidié : l’antenne de Petite Terre devrait rouvrir rapidement après quelques travaux. L’antenne de Cavani, (un des quartiers de Mamoudzou) elle, est très dégradée. Les équipes sur place cherchent des solutions alternatives pour accueillir et accompagner les jeunes : maraudes dans les quartiers, accueil “hors les murs” etc.
Un grand merci pour votre mobilisation
Grâce à la mobilisation des donateurs, du grand public, des mécènes et de ses partenaires, la fondation a collecté des fonds qui seront intégralement dédiés à son action sur place. Mise en sécurité, protection, eau, aide alimentaire, accompagnement psychologique, aides d’urgence, reconstruction… les besoins sont immenses et le retour à la normale sera long. Les équipes sont mobilisées pour permettre aux enfants et aux jeunes de faire face à une situation qui demeure compliquée et pour les aider à retrouver le chemin de l’école ou d’un accompagnement.