Les ateliers du mercredi chez Boost Hima Shababi

 

 

Du 2 septembre 2019 au 26 février 2021, Apprentis d’Auteuil Mayotte a mis en œuvre le dispositif de (re)mobilisation « HIMA SHABABI ». Nous avons eu le plaisir d’apprendre que celui-ci était renouvelé. Le 15 avril dernier, c’est donc 34 jeunes qui ont intégré Boost Hima Shababi qui poursuit les objectifs suivants:

  •   Aider les jeunes à se projeter dans l’avenir, à définir un projet professionnel réaliste et réalisable et à construire un parcours professionnel sécurisé.
  •  Permettre une levée des freins périphériques à une insertion socioprofessionnelle durable : maîtrise insuffisante des savoirs de base, immaturité et comportement incompatible avec les exigences du monde du travail, problèmes familiaux, de santé, de logement etc
  • Redonner aux jeunes le sens et le goût de l’apprentissage en prenant appui sur des pédagogies alliant créativité/interactivité (ex. : ateliers) et en favorisant l’utilisation des nouvelles technologies (ex. : apprentissage des savoirs de base via une plateforme numérique, utilisation d’un simulateur de conduite, …).
  • Favoriser la mobilité des jeunes et les accompagner dans leur insertion en prenant appui sur un outil pédagogique ludique et attractif : l’apprentissage du code de route

 

Il y a deux types de sessions selon les niveaux: une de six mois et l’autre d’une année.

Différents ateliers se mettent donc en place. Pour le groupe en alphabétisation, Irina, la formatrice Savoirs de base utilisera des thématiques ciblées toute l’année, qui éveilleront dans un même temps le champ de conscience des jeunes. Des intervenants seront donc présents pour partager leurs expériences ou sensibiliser sur un sujet précis. Mardi prochain, un pharmacien viendra présenter son métier mais surtout sensibiliser sur la contraception à Mayotte:  gratuité, disponibilité, accessibilité, remboursement, effets secondaires…

Des ateliers pédagogiques ont également été mis en œuvre tous les mercredi après-midi à raison de trois ateliers par session et les groupes tournent. Il s’agit de quatre ateliers précis: Techniques de recherche d’emploi, Ateliers écriture, Expression corporelle et Citoyenneté. L’atelier vélo vient donner la touche finale de ces journées rythmées.

 

Ateliers pédagogiques

L’atelier « Techniques de Recherche d’Emploi » est animé par les conseillers référents de parcours, Arichadou et Abdelkader. Au cours de ces trois ateliers, les stagiaires sont tout d’abord amenés à s’inscrire sur Pôle emploi, et choisir un métier. Ils sont ensuite accompagnés dans l’écriture du CV et de la lettre de la motivation pour enfin se confronter à une simulation d’entretien d’embauche.

Une fiche métier doit être créée par chaque jeune pour comprendre les compétences demandées et voir si cela coïncide avec les leurs. L’objectif est de présenter le métier au-devant des 33 stagiaires ce qui est un exercice imparable pour la présentation de soi et prendre confiance à l’oral.

 

 

 

 

 

Et une nouveauté et pas des moindres : des casques virtuels sont disponibles pour les stagiaires afin de les plonger en immersion dans un environnement d’entreprise et d’entretien d’embauche, ou encore se retrouver dans la réalité proche d’un métier.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après deux mois au sein du dispositif, plusieurs jeunes sont entrés en formation qualifiante et/ou diplômante. Deux d’entre eux sont désormais en formation Employé commercial à l’ESCGM. Une jeune fille est quant à elle intégrée au CCI de M’Gombani en contrat d’alternance Conseiller(e) Vente. Beaucoup de formations ont été décalées face au confinement et c’est une chance pour les jeunes actuellement.

 

 

 

 

 

 

 

Une stagiaire, toute fière de présenter son calendrier de sa prochaine formation “Employé commercial”

 

 

Les jeunes sont suivis pour l’atelier écriture par deux intervenants ayant un parcours pouvant nourrir l’imagination et la créativité des jeunes. Ahoumane Hamza Ben a travaillé pour Website à Tsmimkoura et Ouababoufou, une association de femmes qui produisent et lisent des comtes. Formé par un écrivain il y a 4 ans, c’est désormais dans la revue de lettres de Lumerie et la nouvelle revue Projectiles qui traitera de l’île, la liberté et culture, qu’il montre ses talents. Le deuxième formateur publiera prochainement son livre « Amer ».

L’objectif est double: acquérir des outils et techniques d’écriture de manière ludique et apprendre à s’exprimer au sein d’un groupe, oser s’exposer au regard de l’autre et se mettre en scène. Le niveau de français étant faible à leur arrivée au sein du dispositif qu’il est important qu’ils se réconcilient avec l’écriture, que cela deviennent un jeu et obtenir une progression au cours de l’année tout en se faisant plaisir.

La première étape de l’atelier consiste à évaluer les stagiaires avec une confrontation au photo langage pour créer en deux ateliers un comte ou un début de pièce de théâtre. A travers des photos représentant le quotidien à Mayotte (enfants au bord de la plage, mbiwi, mont choungui), les langues se sont déliées malgré le manque de bases en français. Lors de la dernière séance, les deux formateurs prennent le temps d’organiser une correction de l’orthographe par les stagiaires car le but n’est pas d’assister mais bien d’accompagner.

Une jeune stagiaire a produit un texte individuellement et l’a même présenté au groupe le lendemain. Une saisie intéressante de ce projet qui ne demande qu’à évoluer.

Les formateurs aimeraient une création finale collective grâce aux différents textes collectés lors de toutes les sessions soit en forme de mi livre ou en représentation scénique.

 

 

L’atelier “Expression corporelle” est dirigé par un intervenant de Kezyadance. Au cours du premier atelier, le jeune est amené à choisir un mouvement et l’exprimer tout d’abord oralement. L’expression orale amène petit à petit à l’expression corporelle. Après avoir commencé par la gestuelle, les stagiaires seront amenés à comprendre comment prendre place dans une salle au milieu d’un collectif, comment prendre confiance en soi grâce à la bienveillance que l’on peut donner à son corps, comment lâcher prise et se laisser porter par le mouvement. Une chorégraphie sera menée par tous les jeunes en fin de session.

Enfin, l’atelier citoyenneté est un moment pour apprendre sur ses droits fondamentaux, et ce que signifie “être un citoyen”, qu’est ce que l’on entend par “société” et c’est également le moment propice de parler “naturalisation”, et droit du sang/droit du sol. Mouara la formatrice, prend le temps d’écouter et de nouveaux sujets peuvent émerger.

 

L’atelier vélo vient compléter ces ateliers le mercredi après-midi. Pour certains jeunes, c’est une grande première ! Laurence, la formatrice Code de la route, les accompagne tout en leur donnant des notions de code dans un même temps.

 

Tous ces ateliers sont liés: l’atelier écriture peut forger une confiance pour envoyer des candidatures quand l’expression corporelle peut permettre de se sentir plus déterminé devant un recruteur. L’atelier vélo favorise la découverte de son environnement, certains stagiaires n’ont jamais pris la barge par exemple, quand d’autres ne connaissaient pas les droits dont ils bénéficient.

Boost Hima Shababi, semeur de graines !